L’ONG FAD a tenu hier 10 Août 2023 à Niamey, une assise patriotique pour les droits des femmes et des enfants.
Ayant regroupé des organisations féminines de défense des droits des femmes venues de Niamey et de l’intérieur du pays, l’objectif de la rencontre était de faire l’état des lieux en termes de protection des droits des femmes surtout en ce moment de tension que traverse le Niger.
Selon Nafissatou Idé, Directrice Exécutive de l’ONG FAD, « cette activité c’est aussi et surtout pour inviter à la sauvegarde des acquis en faveur des droits des femmes nigériennes de l’indépendance à ce jour, allant de l’institution de la journée nationale de la femme nigérienne en 1991 à la dernière révision de la loi sur le quota en 2019, en passant par l’engagement des leaders politiques en faveur de l’émergence des femmes à travers la signature d’une convention avec 33 partis politiques, au rassemblement des femmes de différentes colorations politiques dans une même association, sans oublier la remarquable représentativité des femmes aux postes législatifs à l’occasion des élections de 2020 et j’en passe. »
L’occasion pour les jeunes filles de porter également leur voix à travers celle de Firdaous Ali Yerima. « Nous jeunes, voulons des initiatives dans notre pays qui visent à favoriser l’éducation de la jeune fille, réduire le mariage des enfants, lutter contre les Violences basées sur le genre, promouvoir l’égalité des chances pour ne citer que cela. Le maintien des filles à l’école doit être une priorité pour les nouvelles autorités afin de leur garantir un avenir meilleur. »
Pour Safiatou Kindo intervenant au nom des femmes vivant en situation de ocnflits, « nous craignons l’escalade de la violence faites à l’endroit des femmes et des jeunes en cette période de crise et demandons aux autorités de veiller à la protection de nos droits.»
« La crise institutionnelle que traverse le Niger depuis le 26 Juillet 2023 vient accentuer nos conditions de vie déjà difficiles dans les terroirs. Les prix de première nécessité déjà en hausse depuis pratiquement deux ans ont davantage flambé sur le marché. Les femmes qui vivent dans des localités frontalières vivent des heures pénibles suite à la fermeture des frontières et à la suspension soudaine de leurs activités,» alerte Aissata Soumana, Conseillère élue, Représentante des femmes de la communauté.
« En tant que porteuse de lumière, nous avons la responsabilité de guider la jeune génération sur le chemin de la positivité et de l’harmonie en évitant la violence, » a ajouté Laoula Aichatou Bintou, Représentante des femmes leaders pour l’occasion.
La Consultante en Communication politique et de crise, Hélène Ayika a rappelé aux femmes l’importance de leur communication en ce moment. « Notre responsabilité est grande dans le tournant que prend l’histoire de notre pays. Notre amour pour la patrie s’accompagne d’une certaine redevabilité envers cette même patrie, et doit s’exprimer à travers des communications qui exaltent la paix, l’unité, la cohésion, la solidarité et l’inclusion ; et surtout, elle doit prendre en compte et protéger les plus vulnérables que sont les enfants et les femmes contre les actes quo découlent de situations sur lesquelles nous n’avons pas de contrôle. »
Après l’état des lieux, les femmes se sont mises en conclave pour rédiger un mémorandum qui a été immédiatement rendu public.
Finalement, la Directrice des Programmes, Mariama Mamoudou Djibo a rendu public « Nous, femmes et filles nigériennes, sans distinction aucune, préoccupées par notre devenir et celui de nos enfants dans le contexte qui prévaut au Niger, depuis le 26 juillet 2023,
Appelons :
- A la préservation de tous les acquis en matière des droits des femmes et des enfants en toute circonstance ;
- Au respect des droits des femmes chèrement acquis après plusieurs années de vaillantes luttes et ce à tous les niveaux ;
- A la pérennisation des actions à fort impact initiées en faveur de la promotion et de la défense des droits des femmes et des enfants ;
- A la protection des enfants et des femmes contre toutes formes de violence en cette circonstance d’exception ;
- A l’harmonisation des textes internes aux conventions internationales ratifiées par le Niger ;
- A la réforme des textes juridiques afin d’intégrer des dispositions favorables aux droits des enfants et des femmes ;
- A la prise en compte et la priorisation de l’intérêt supérieur des femmes et des enfants dans toutes les initiatives et programmes de développement ;
- A des nominations en nombre, des femmes à toutes les Instances décisionnelles, à tous les niveaux, à compétences égales ;
- A la mise en place de stratégies idoines pour réduire les conséquences désastreuses des sanctions financières économiques et sociales de la CEDEAO à l’encontre du Niger
- En Motion spéciale, Les femmes participantes à l’assise patriotique pour les droits des femmes et des enfants, expriment leurs vives indignations devant l’absence dans le gouvernement annoncé le 10 Aout 2023, d’un ministère aussi important que celui de la promotion des femmes et protection des enfants»
Ce discours sera remis aux dirigeants du CNSP (Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie) dans les prochains jours.