Dans le cadre du projet Mobilisation et participation inclusive et accrue des femmes et des jeunes filles dans les instances de prise de décision initié par FAD avec l’appui financier du PNUD, il a été entrepris une mission de plaidoyer pour la nomination des femmes aux fonctions de l’Etat.
La pertinence de cette mission se justifie par le non-respect du quota nominatif de 30% qui devrait revenir au sexe le moins représenté, c’est-à-dire les femmes dans le contexte actuel.
Au titre de ce plaidoyer, FAD a d’abord procédé à la préparation d’un argumentaire qui fut réalisé grâce aux informations recueillies auprès de l’observatoire Nationale Genre, les données relatives aux nominations faites de l’avènement du 1er gouvernement du régime en place, au mois de septembre 2021.
Il ressort de cette collecte de données, que les femmes représentent à peine 19% des nominations et ce de façon disproportionnée car certains ministères enregistraient 0 représentation féminine sur une dizaine voire vingtaine de nomination.
Une fois l’argumentaire au point, FAD a mis en place un comité de plaidoyer composé d’une équipe de huit (08) personnes dont deux (02) personnes de l’ONG FAD, trois (03) femmes du Comité de Femmes Mentors en Politique (COFEMEP), deux (02) femmes issues des groupements Mata Masu Dubara (MMD) de Niamey.
Nous avons souhaité une telle composition afin d’avoir une synergie d’actions dans le sens d’une cause qui nous ait commune, celle de l’émergence de la femme nigérienne.
Au titre du plaidoyer, nous avons rencontré onze (11) parties prenantes dont :
– Quatre (04) commissions et un (1) réseau de femmes parlementaires,
– Quatre (04) leaders de partis politiques,
– Le député Maire de la ville de Niamey
– La Coordinatrice du système des Nations Unies
– Le Président de la République du Niger
Dans ce plaidoyer, le comité rappelait tout d’abord les textes internationaux ratifiés par le Niger, à l’exemple de la Convention sur l’Elimination de toutes les formes de Discriminations à l’Egard des Femmes et les textes nationaux à l’exemple de l’article 22 de la constitution qui stipule : « L’État veille à l’élimination de toute forme de discrimination à l’égard de la femme, de la jeune fille et des personnes handicapées. Les politiques publiques dans tous les domaines sont prévues pour leur épanouissement et leur participation au développement national. L’État prend, en outre, les mesures de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants dans la vie publique et privée »., ainsi que l’article 4 de l’Arrêté d’application de la loi sur le quota qui dispose que « les nominations des membres du Gouvernement et aux emplois supérieurs de l’Etat, telles que définis par la loi n°2011-21 du 8 août 2011, modifiée et complétée par la loi n°2012-023 du 17 avril 2012 doivent intervenir dans le respect du quota de 30% de l’un ou de l’autre sexe tel que prévu par l’article 4 de la loi 2000-008 du 7 juin 2000 instituant un système de quota au Niger».
Par la suite, le comité présentait l’état de lieux inquiétant des nominations à travers quelques chiffres alarmants de certains ministères tel que celui de la justice sur lequel on dénombre aucune femme.
Avant de clore l’argumentaire, le comité rappelait que la faible nomination des femmes constitue une discrimination grave à l’endroit de leurs droits civils et politiques et qu’elle est injustifiée car le Niger regorge d’un large répertoire de femmes instruites et diplômés dans les différents secteurs de développement.
Enfin, suivant leur poste et leur marge de manœuvre des doléances étaient faites aux personnes rencontrées dont entre autres :
· Hauts Dirigeants de l’Etat :
La nomination de plus de femmes dans le gouvernement et l’exigence du respect du quota par les leaders politiques dans la transmission de leurs listes des personnes à nommer au gouvernement.
· Parlementaires :
Le lobby au sein de leurs partis politiques respectifs pour la promotion des femmes à des postes décisionnels notamment à travers le quota et la révision de la loi sur le quota pour y intégrer des sanctions en cas de non-respect.
· Leaders politiques :
Plus d’engagement pour veiller au respect du quota dans la transmission des listes nominatives et Accorder davantage de responsabilités aux femmes selon leurs compétences, également veiller au respect des conventions signées avec l’ONG FAD
· Aux organismes internationaux :
Le plaidoyer auprès des hautes autorités de la République du Niger pour le respect du quota au niveau des postes nominatifs.
Il ressort de la synthèse des rencontres de plaidoyer, les conclusions suivantes :
– Commissions et réseau Parlementaires : Au moins 75% des députés rencontrés à travers les différentes commissions et réseau ont fait la promesse de soutenir les actions de FAD notamment celles de la mise en place d’un filtre au niveau des postes nominatifs et la Commission des Affaires sociales et culturelle s’est porté volontaire pour porter des projets de loi initiée par les Femmes dans le but de leurs promotions
– Leaders Politiques : les quatre leaders politiques rencontrés que sont ceux du PNDS Tarraya, MNSD Nassara, Zaman Lahiya et RDP Djama’a ont réaffirmé leur position pour l’émergence de la femme et se sont engagés à leur accorder plus de responsabilité notamment au niveau des postes nominatifs vu que ceux électifs sont acquis.
– Monsieur le Député Maire de la ville de Niamey, a garantie que des données satisfaisantes seront bientôt constatés au niveau des nominations de la ville
– La Coordinatrice du Système des Nations Unies, s’est exprimée volontaire pour porter les sollicitations du comité de plaidoyer au niveau des plus hauts responsables du pays et accompagner les femmes.
– Le président de la République, le comité de plaidoyer l’a informé de l’initiative en perspective des organisations féminines d’un recours à la justice contre les décrets nominatifs mais il a demandé de surseoir à cela en attendant de prendre des mesures correctives.
Nous espérons que les résultats de ces engagements seront bientôt constatables !
LE COMBAT CONTINU ! VIVE LES FEMMES NIGERIENNES !